Sujet tabou s’il en est : comment vider la maison de ses parents après leur décès ? Au chagrin s’ajoute une tâche souvent immense et émotionnellement éprouvante. Par où commencer pour vider la maison de ses parents ? Quels sont les écueils à éviter ? Comment éviter de se déchirer entre frères et sœurs au moment de la succession ? Qui peut aider à vider une maison de famille ? Les réponses à toutes ces questions dans cet article : 8 conseils pour vous aider à vider la maison de vos parents, sereinement et sans conflit.
Conseil n°1 : Laisser le temps au deuil
Quand on perd ses parents, il y a d’abord le temps du deuil. Sauf dans le cas où vous avez vraiment un besoin financier urgent de vendre la maison familiale, il est essentiel de ne pas précipiter les questions matérielles. Si cela vous est possible, accordez-vous le temps de gérer vos émotions et votre chagrin, au sein de la famille. Cela peut prendre plusieurs mois, parfois plus, avant que vous arriviez à vous décider à vider la maison de vos parents.
Bien souvent, ce sont les conjoints ou partenaires qui font pression pour débarrasser ou vendre la maison familiale après un décès. Evidemment, en tant que gendre ou belle-fille des défunts, ils n’ont pas le même attachement émotionnel aux biens matériels et aux objets. Ils doivent cependant accepter et respecter le temps du deuil, car chacun vit cette période de manière unique et a besoin de son propre rythme pour traverser cette épreuve.
Besoin de soutien pour faire le deuil de vos parents ? Lisez ces conseils pour tourner une page de sa vie après un événement marquant.
Conseil n°2 : Comprendre les aspects psychologiques en jeu
Une plongée dans les secrets de famille
Tout d’abord, il faut bien comprendre que trier les affaires de ses parents, c’est un peu comme explorer leur intimité.
Des lettres, des objets, voire des secrets inattendus, pourront vous être révélés lorsque vous plongerez dans l’histoire et la vie passée de vos parents. Cela pourra faire remonter à la surface des souvenirs profonds, et souvent bouleversants.
C’est toute la différence entre « transmission » et « héritage ».
Si aucun tri n’a été fait de leur vivant, s’ils ne vous ont pas « transmis » leurs possessions volontairement, vous allez « hériter » de tout ce qu’ils auront laissé derrière eux.
Le poids des objets reçus en héritage
Justement, pour aller plus loin, lorsque vous allez vider la maison de vos parents, vous allez devoir faire des choix parmi leurs affaires. Souvenez-vous bien alors, que, même si leurs objets sont des souvenirs précieux, il est important de reconnaître qu’ils correspondent à la vie de vos parents, et non pas à la vôtre. De ce fait, vous n’avez aucune obligation de porter le poids de ces objets en héritage.
J’entends souvent, par exemple, le cas des livres, dont les gens héritent, et qui les encombrent.
Pourquoi devriez-vous lire tous les livres que vos parents ont lus ?
Le miroir de notre propre finitude
Enfin, dernier paramètre psychologique, cette maison de famille que vous devez vider, c’est peut-être celle où vous êtes né(e), et c’est celle où vos parents ont vieilli, puis sont morts.
La maison est finalement le symbole de la roue de la vie :
La maison de nos parents nous renvoie, en miroir, à notre vieillesse à venir et à notre propre finitude.
là où tout commence, là où tout finit.
Pour comprendre tous ces aspects psychologiques, je vous conseille la lecture du livre de Lydia Flem, « Comment j’ai vidé la maison de mes parents », qui explore avec sensibilité ces dynamiques complexes et les émotions qui y sont liées.
Conseil n°3 : Convoquer un conseil de famille pour initier le processus
Entrons maintenant dans les aspects plus concrets : par quoi faut-il commencer quand on veut vider la maison de ses parents ?
Première étape indispensable : lorsqu’il y a plusieurs enfants, il faut se mettre d’accord, entre frères et sœurs, avant de commencer le tri des affaires dans la maison familiale.
Pour cela, je vous conseille de convoquer un « conseil de famille », où vous seuls, les héritiers de la maison, participez et décidez des suites à donner. Evitez, dans la mesure du possible, la présence des conjoints, des enfants ou des petits-enfants à cette discussion : il est préférable qu’ils n’interfèrent pas, pour éviter les conflits ultérieurs.
Différentes postures peuvent émerger : certains voudront tout garder par attachement sentimental, tandis que d’autres préféreront tout jeter pour en finir rapidement. Bien que ces discussions puissent être difficiles, il est crucial de trouver un compromis et de s’entendre sur qui sera responsable du tri et sur le délai prévu pour cette tâche. En cas de réel blocage, il peut être nécessaire de faire appel à une aide extérieure, comme un médiateur familial, pour faciliter le processus et aider à trouver une solution acceptable pour tous.
Conseil n°4 : Bien distinguer « valeur affective » et « valeur patrimoniale »
Les objets de valeur patrimoniale
Pour les meubles de valeur, les tableaux de maîtres, ou encore les bijoux précieux, votre notaire va certainement vous inviter, si cela n’a pas été fait par vos parents avant leur décès, à faire établir un inventaire par un commissaire-priseur.
Cet inventaire sera intégré à la succession par le notaire.
Établir un inventaire permet de garantir une répartition financière équitable entre héritiers, et cela peut vous éviter bien des conflits dans le futur.
Si la maison contient beaucoup d’objets accumulés, il est préférable de faire venir le commissaire-priseur après un premier tri familial. Sinon, son intervention dès le début est recommandée.
Les objets de valeur affective
Tous les notaires vous le diront :
C’est au moment des héritages que les vieilles histoires de famille refont surface.
Et des familles, auparavant soudées, peuvent alors se déchirer au prétexte d’objets aussi insignifiants qu’une petite cuiller, une table de chevet, ou une vieille 2CV complètement rouillée.
C’est dans ces cas-là, bien plus fréquents qu’on ne croit, qu’on constate que la portée affective des objets dépasse largement leur valeur financière.
Alors, en plus de l’inventaire officiel réalisé par le commissaire-priseur, je ne saurais que trop vous conseiller d’établir une deuxième liste, pour les objets de grande valeur affective.
Cette liste ne pourra être complète qu’à l’issue du tri de la maison, car de nombreux objets dont vous ne soupçonnez même pas l’existence seront découverts au fur et à mesure.
Conseil n°5 : Prendre du recul et se donner la Joie comme guide dans le tri
Se poser LA bonne question
Lorsque vient le moment de vider la maison de ses parents, la question essentielle à se poser est :
Quel souvenir souhaitez-vous garder d’eux ?
L’important n’est pas la quantité d’objets à conserver. Il s’agit plutôt de bien identifier ceux qui vous rappellent vos parents et qui vous apportent le sourire, sans pour autant vous plonger dans une grande tristesse ou une nostalgie accablante. Votre but sera de trouver, parmi leurs affaires, ces fameux « trésors » porteurs de Joie et de souvenirs heureux.
Privilégier les souvenirs précieux
En France, l’âge moyen de l’héritage est de 50 ans : ce qui signifie que beaucoup d’héritiers sont déjà bien établis matériellement lorsqu’ils doivent vider la maison de leurs parents.
Récupérer le réfrigérateur de vos parents n’est probablement pas très important : vous en avez sûrement déjà un !
En revanche, retrouver des photos de vacances en Italie, ou en Grèce, est bien plus précieux. Ces souvenirs ont une valeur émotionnelle inestimable : ils portent la mémoire de vos parents. C’est cela, le plus précieux.
Éviter le piège du matériel
Le matériel peut rapidement devenir un piège lors du tri.
Bien sûr, le service en porcelaine est joli. Mais que comptez-vous vraiment en faire ? Vous aviez peut-être même oublié son existence.
Le véritable danger est de se laisser submerger par des objets qui, bien qu’esthétiques, n’ont pas de véritable signification émotionnelle pour vous.
Pour s’extraire du piège du matériel, il faut savoir identifier la Joie parmi les objets familiers. L’horloge du salon évoque des repas de famille joyeux ? Vous ressentez une immense Joie en la regardant ? C’est que cet objet possède une forte puissance évocatrice pour vous !
L’émotion ressentie sur chaque objet peut varier d’un membre de la famille à l’autre. Ce qui apporte de la Joie à l’un, peut ne rien signifier pour l’autre.
Alors, au lieu de vous disputer pour un service à thé, cherchez la Joie dans les souvenirs de vos parents. Chacun trouvera la Joie dans des objets différents. En vous focalisant sur les souvenirs et les émotions positives, vous préserverez l’harmonie familiale. Vous conserverez ainsi des souvenirs qui continueront à vous apporter du bonheur longtemps après avoir terminé le tri.
Vous n’arrivez pas à vous séparer des objets de vos parents ? Lisez ce guide complet pour comprendre et vous libérer de l’attachement aux objets.
Conseil n°6 : Entreprendre le tri avec méthode
Du plus simple au plus complexe
Lorsqu’on entreprend de trier les affaires de ses parents, il est crucial d’avoir une méthode. Suivez cette règle basique : allez du plus facile au plus difficile, c’est-à-dire du moins chargé émotionnellement vers le plus affectif.
Toutefois, attention, lors d’un décès, même de simples papiers administratifs peuvent devenir sentimentaux.
Le plus important, c’est de vous fier à votre intuition. Commencez par ce qui vous paraît le plus simple pour vous. Et laissez de côté certaines catégories d’objets pour plus tard.
Pour surmonter la difficulté à démarrer, vous pouvez vous appuyer sur le tri par catégories de Marie Kondo. La méthode KonMari propose un ordre, allant des vêtements (les moins porteurs d’affect) aux objets souvenirs (les plus sentimentaux).
S’entourer et gérer son temps
Quand vous faites du tri dans vos propres affaires, chez vous, je vous recommande toujours de le faire seul(e) pour plus d’efficacité.
A contrario, dans ce cas précis, si vous devez vider la maison de vos parents, je pense qu’il est préférable de ne pas le faire tout(e) seul(e).
Soyez au moins deux à trier les affaires de vos parents. Vous pourrez ainsi vous soutenir mutuellement. En effet, il n’est pas rare d’être submergé par les émotions pendant ces séances de tri éprouvantes.
Prévoir du temps est également crucial : il vous faut au moins trois heures pour avancer de manière significative. Mais attention, pas de sessions trop longues non plus, afin de ne pas vous épuiser.
Apprenez, enfin, à gérer votre énergie sur la durée. Par exemple, vous pourriez consacrer une matinée au tri et l’après-midi à une activité relaxante. Une marche en forêt, une séance de cinéma ou toute autre activité plaisante vous permettront de maintenir votre équilibre émotionnel et physique.
Conseil n°7 : Bien s’organiser pour vider la maison de ses parents
Collaborer entre frères et sœurs, même à distance
Lorsque tous les enfants sont présents pour le tri des affaires des parents, c’est évidemment l’idéal. De cette façon, les décisions sur les objets à garder, à donner ou à vendre se prennent plus facilement.
Mais ce n’est pas forcément possible dans toutes les familles. Et c’est souvent celui ou celle qui est le plus proche géographiquement qui va prendre en charge cette tâche ingrate et considérable. Une tâche d’ailleurs souvent couronnée de reproches de la part des frères et sœurs qui sont loin :
« Pourquoi as-tu jeté cela, j’y tenais beaucoup ! »
Pour éviter ces conflits, très courants, ne laissez personne en dehors du processus de choix sur les objets. Mettez en place un mode de communication efficace. Créez un groupe de messagerie familial, faites des photos des objets au fur et à mesure, et demandez des réponses claires.
Celui ou celle qui souhaite conserver un meuble volumineux doit s’engager à venir le chercher. Cela vous évitera ainsi les demandes farfelues ou irréalisables. Chacun doit comprendre les implications de ses choix. Les frais potentiels, comme la location d’un garde-meuble, peuvent freiner les ardeurs des plus conservateurs !
Organiser les objets à garder
Pour les petits objets, choisissez une pièce où vous rassemblerez tous ceux à garder, répartis dans des cartons étiquetés avec les noms des enfants ou petits-enfants.
Pour les objets imposants comme les meubles et les gros électroménagers, utilisez des post-it pour indiquer à qui chaque objet va revenir.
Si nécessaire, établissez une liste papier des objets répartis, à partager régulièrement avec vos frères et sœurs. Cette approche facilite un partage équitable et réduit les risques de conflits.
Une communication claire et organisée est essentielle pour que chacun se sente respecté et inclus dans le processus.
Faire appel à des spécialistes du débarras
Une fois les objets à garder mis de côté et bien identifiés, il est possible de faire appel à un spécialiste des débarras maison, comme Emmaüs ou une société spécialisée. Ces professionnels peuvent prendre en charge les objets restants. Ils faciliteront ainsi la finalisation du tri et le nettoyage de la maison.
Cette étape permet de conclure le processus et de libérer l’espace de manière efficace. Et les objets non conservés auront une deuxième vie ou seront recyclés de manière responsable.
Vous avez trié et avez beaucoup d’objets à donner ou à recycler ? Lisez ce guide pour savoir quoi faire des objets dont on ne se sert plus.
Conseil n°8 : Gérer les conflits quand on vide la maison de ses parents
Trouver des solutions aux conflits
Lorsqu’un même objet est désiré par plusieurs membres de la famille, les conflits peuvent rapidement surgir. Pour apaiser ces tensions, il est essentiel de rechercher des solutions créatives et équitables.
Par exemple, si deux enfants veulent le même tableau, il est possible de le faire reproduire, ce qui permet à chacun de profiter de l’œuvre, sans en priver l’autre.
De même, pour les albums photos, des copies peuvent être réalisées pour que chaque membre de la famille puisse en garder un exemplaire.
Si aucune solution ne semble possible, le tirage au sort peut être une méthode simple et équitable pour laisser le hasard décider.
Gérer les tensions avec les « observateurs à distance »
Des tensions peuvent également apparaître entre celui ou celle qui trie les affaires sur place et ceux qui, éloignés géographiquement, observent à distance, mais ne manquent pas de s’exprimer.
Il est normal que le « désigné responsable » s’épuise à cette tâche, car le processus est souvent long, fastidieux et émotionnellement prenant.
Pour alléger cette charge, il peut être utile de faire appel à une personne extérieure neutre, comme un home-organiser. Son rôle : apporter de l’énergie et du courage à celui qui trie et jouer le rôle de médiateur au sein de la famille.
Son approche objective et dénuée d’affect pour les objets permet d’apaiser les tensions éventuelles et facilite un tri plus serein et plus organisé.
Vous ressentez le besoin de vous faire accompagner pour vider la maison de vos parents ? Découvrez mes services de home-organiser Marie Kondo pour désencombrer une maison et venez à bout de cette tâche éprouvante de tri dans les affaires de vos parents.
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